Le lac du Causse
Je vais marcher aujourd’hui sur
le causse.
Le tracé du GR 46 est commun avec
le tracé du GRP que j’avais parcouru en sens inverse lors de l’été 2002 lorsque
nous habitions en Corrèze.
Dans une végétation givrée, je
longe le plan d’eau et gagne le Soulier, un hameau de Chasteaux, à l’extrémité
du lac. Depuis un pont à l’entrée du village, j’aperçois deux cincles plongeurs
sur les rochers qui affleurent le ruisseau.
Je me dirige maintenant vers la vallée de la Couze et la
Côte Pelée , réserve biologique où l’on rencontre une
végétation et une faune caractéristiques des pays méditerranéens, associées aux
espèces typiques du Limousin. Je passe au gouffre du Blagour. C’est une
résurgence de la Couze
après son parcours souterrain. Je traverse la « vallée sèche » sous
les falaises de la Côte Pelée.
Plus loin, alors que le soleil
dégivre la végétation, j’atteins les pertes de la Couze. Ici la rivière s’enfonce
dans les entrailles du causse et se répand en un immense réseau de galeries
souterraines pour réapparaître au Blagour.
Entre deux murets de calcaire, je
sors de la forêt, passe devant un ancien four à chaux. Il me faut franchir un
peu plus loin l’autoroute A20 au lieu-dit le Pont de Coudert. Je remonte par
une petite route. C’est là qu’en été 2002 j’avais entendu pour la première fois
des cigales. Je traverse le hameau et longe le château de la Fage , les « Ecuries du
Roy ». Du bâtiment Renaissance il ne reste que les communs et le
pigeonnier carré. Il est bâti sur une butte calcaire qui surplombe la faille de
Meyssac, à la frontière du Quercy.
Je retrouve Viviane et Oscar qui
vont faire un détour pour retrouver la voiture, car ils ne peuvent me suivre.
En effet, le sentier se poursuit en forêt, rejoint une ancienne carrière de
calcaire oolithe qui a servi à la construction du château. Une échelle de bois
permet le passage. Et Oscar ne peut la franchir !
Les GR continuent en forêt,
longent d’antiques murs en calcaire d’une propriété et atteignent Jaurens.
Surpris de me trouver dans ce hameau que je n’attendais pas, je ne sais
absolument pas où je suis. Je me renseigne auprès d’une dame pour retrouver
l’entrée des abîmes de la Fage ,
un gouffre karstique où m’attend Viviane. Cette dame me dit de rebrousser
chemin. Le tracé du GRP passait anciennement à l’entrée des abîmes, mais
l’itinéraire a été dévié par ici.
Je
rebrousse chemin et retrouve, hors GR, le Boxer à l’entrée des abîmes de la Fage. Le temps a
changé : ciel gris, humidité. Nous mangeons sur place, et Viviane me
ramène ensuite à Jaurens.
Je poursuis mon trajet. Bientôt
je rejoins le tracé d’origine, qui se dirige vers Jugeals-Nazareth. Le sentier
parcourt un terroir original, loin du paysage limousin habituel : étendues
de rocailles, murets calcaires, végétation de chênes rabougris, genévriers,
cornouillers.
Après le village, le sentier
s’éloigne le long d’un muret de pierre puis descend à flanc le rebord du causse
vers la vallée de la Tourmente. Après
un manoir en bordure d’un étang, le sentier se poursuit dans la vallée, avec en
point de mire le château de Turenne. En me retournant, j’aperçois les falaises
du causse que je viens de quitter.
On le voit de loin, le château de
Turenne, perché sur un éperon.
Bientôt le sentier quitte la
vallée et entreprend de grimper le flanc nord de la butte. Il débouche
brusquement sur l’ancien château des vicomtes de Turenne. Ce fut un des grands fiefs de la France du XIVe siècle, rendu célèbre
par le maréchal de France du même nom au XVIIe siècle. Turenne régna
jusqu’en 1738 où le dernier vicomte vendit terres et titres à Louis XV.
Depuis le château, je descends
dans les ruelles de la ville aux élégantes maisons de pierre des XVIe
et XVIIe siècles avec leurs toits de lauzes et d’ardoises. Viviane
m’attend sur la place.
Nous
retournons passer la nuit au camping de Lissac pour 18h. Retour demain en
Bourgogne.
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